Il y a presque 1 an, mon entreprise a eu le courage d’adopter une façon moderne de travailler.
Le travail n’est plus un endroit où l’on va mais quelque chose que l’on fait.
Cette affirmation aura eu de puissantes implications. Désormais, seuls les résultats comptent et tout pouvait être remis en question.
Combien de gens vont au travail faire du présentisme. Ils y vont de façon assidue mais quelle est leur réelle valeur ajoutée?
Est-ce qu’on peut assumer que parce que quelqu’un est présent au travail, qu’il travaille? Combien passent leurs journées à faire du bla bla dans le couloir, au photocopieur, à la salle de bain… pendant que d’autres se tapent toute la job?
Et est-ce qu’on peut assumer que quelqu’un d’absent physiquement ne travaille pas?
Les gens travaillent-ils réellement de façon productive pendant 8h tous les jours?
Moi par exemple, je suis du type à fournir un effort de sprinter. Je clenche ma job rapidement en quelques heures et le reste du temps je le perds à tourner en rond.
Assis-moi 8h de temps, c’est clair que je ne travaille en géneral pas plus de 3h… et je suis parait-il au-dessus de la moyenne car j’ai été jusqu’à 160% plus productif que la moyenne dans un de mes récents emplois notamment.
Si le travail n’est pas un endroit où l’on va mais quelque chose que l’on fait, est-ce que ça implique que je n’ai plus besoin d’aller quelque part?
La réponse à cette question aura été oui.
Au cours des 10 derniers mois si je suis allé 10 fois au bureau c’est beau et sur ces 10 fois, 6 fois c’était parce qu’il y avait un 5 à 7 après ahah!
Je ne vais plus au bureau.
J’ai annulé ma passe d’autobus. Mon 2e véhicule rouille dans l’entrée. Je passe mes journées en t-shirt, shorts, gougounes… Et surtout, je sauve entre 3 et 4 heures par jour de transport.
Je me lève sans cadran. Je commence à travailler quand je veux. Je finis quand je veux. Je vais au gym à n’importe quelle heure de la journée… j’ai perdu plus de 15 lbs. Je ne dîne et ne déjeûne plus au resto…
Travailler n’est plus autant une entrave à ma vie que ce le fut. Retourner en arrière chez un employeur conventionnel serait extrêmement difficile!
Évidemment, je suis encore enfermé en quelque sorte dans le 5 jours semaine et le 9 à 5. Je dois être présent quand le client a besoin de moi et ça implique donc être là pendant nos heures d’ouverture.
La nouvelle liberté est donc toute relative, mais elle se prend bien en maudit!
La pression s’est relâchée. Je vois mes enfants abondamment tous les jours même si ce n’est pas nécessairement du temps de qualité (ils me regardent travailler… et trouvent que je passe trop de temps sur mon ordinateur et ils me chicanent).
Ma vie s’est beaucoup améliorée simplement parce que mon employeur a eu la brillante idée de bouger le focus sur le résultat attendu plutôt que sur le contrôle social.
La plupart des entreprises sont axées sur le contrôle. On punch les heures, on surveille… l’employé n’est pas un adulte libre, mais un esclave à contrôler. On le « force » à travailler sous la contrainte… et on obtient des résultats mitigés…
Celui qui travaille de force ne va pas nécessairement se tuer à l’ouvrage. Il va souvent faire le minimum requis pour passer sous les radars et bien paraître.
Dans un environnement axé sur les résultats, il y a une entente tacite. Pas de résultat = pas d’emploi. Il est donc tout à l’avantage de l’employé d’obtenir les dits résultats attendus. Et on lui laisse carte blanche sur la façon dont il arrivera à ses résultats (tant que ça reste éthique).
J’ai donc pu éliminer 1001 pertes de temps dans mon travail, 1001 protocoles, j’ai retiré des tas de réunions inutiles de mon calendrier pour focusser sur l’essentiel.
Quand on a 40h semaine à booker… faut se désennuyer hein.. alors on book des réunions, on part des comités et on design des petits power points pour les présenter à la prochaine réunion…
Bye bye réunion. J’ai maintenant au moins 90% moins de réunions. Quelle perte de temps c’était! On s’en rend compte après coups.
Est-ce que je ressens la même urgence de quitter la rat race?
Non… Avec plus de liberté je me sens globalement mieux. Mais, tout cela ne tient qu’à un fil. On aura bientôt un nouveau PDG et il pourrait bien tirer la plug sur ce concept.
Je pourrais aussi perdre mon emploi. Je l’avais perdu en fait cette année mais j’ai pu me replacer dans l’entreprise…
Tout cela ne tient qu’à un fil…
Je vais donc continuer d’épargner, investir et viser la retraite jeune.
Reste que la leçon que tout cela m’apprend c’est que ce n’est pas tant le travail en soi qui m’opresse mais son cadre. Je ne déteste pas mon travail mais le cadre lui j’avais fini par le détester!
Maintenant je suis plus en paix avec mon emploi.
Kimber
Je suis d’accord avec toi. Le problème c’est que ce ne sont pas tous les corps de métiers qui peuvent se faire en télé travail. J’imagine mal le travail des pompiers, policier infirmières et ambulancier en télétravail…
Comme tu le mentionnes, même si tu ne ressens plus la même urgence de quitter la rat race, il est possible qu’un nouveau gestionnaire change la façon de faire. Je crois cela fait en sorte de t’enlever un côté négatif de ton travail (réunion, traffic, collègues pas très…) ce qui rend la sentence moins sévère, mais toujours présente. Pis si tu aimes ton travail, que le télétravail est toujours une possibilité, tu pourras continuer de l’accomplir une fois ton montant atteint.
Le blogueur masqué
Kimber, tout a fait! J’en suis conscient. Meme chose pour les metiers manuels etc…
Je suis choyé comme employé et j’en suis conscient aussi. Il y une part de chance et une part qui vient de moi dans tout ça. J’ai buche fort pour avoir ce que j’ai mais bien des choses se sont simplement faites tout seul sans mon concours.
en tout cas, vive le teletravail 😀
Philippe de Habsbourg
Tu travailles sur quel genre de machine à la maison?
De mon côté mon employeur est totalement appeuré par le télétravail. Seulement les cadres, ceux qui surveillent, peuvent en faire. Mais même là, pas abondamment. Ha le gouvernement, toujours les derniers à évoluer…
Cette phrase résume tout!
« Je ne déteste pas mon travail mais le cadre lui j’avais fini par le détester! »
J’aime bien les deux sens que le mot cadre peut avoir ici hahaha!
Le blogueur masqué
Philippe,
je suis en finance… donc la machine est un laptop. 🙂
Les gens ont peur d avoir peur… ca ebranle leur routine, ils perdent leurs repaires.
L’un des premiers mythes a confronter c’est celui de penser que parce que les gens sont presents au travail, qu’ils travaillent. C’est ce qu’on pense en general or cest totalement faux. Les gens ont l’air occupés ou s’occupent… mais travaillent ils?
Bien des employes font du presentisme… c est malheureux mais c est humain. 🙂
Donnes a ton boss le livre « why work sucks and how to fix it »… de facon anonyme lol